Meulières et Oppidum - Bagnols en Forêt
- Par lesjoyeuxrandonneursvallerois
- Le 17/03/2014
- 2 commentaires
Sortie du dimanche 16 mars 2014, au programme « Meulières et Oppidum – Bagnols en Forêt ».
Une belle journée en perspective. Nous avons rendez-vous à 07H45 à St Vallier de Thiey.
Nous sommes déjà douze, Christiane, Christine, Marco, Marie-Jo, Anne-Marie le « come back », Roselyne, Philippe, Charles, Arlette, Marc, Nicole et moi.
Direction Peymeinade où nous retrouvons, Guilaine et Jean-Jacques et dernier arrêt au Tignet pour récupérer Jacques. Nous serons donc quinze pour cette sortie dans le Var.
Bagnols en Forêt est un village du Var de 2500 habitants à 300 m d'altitude. Il est situé à la limite des massifs de l'Esterel, des Maures et du Tanneron.
Ce village jouit d'une situation privilégiée entre la mer et les préalpes. Comme son nom l'indique il est entouré de forêts.
L’occupation humaine du territoire de “ Bagnols en Forêts ” remonte au moins à 12.000 ans avant J.C. On retrouve dans de nombreuses grottes, situées dans les falaises, la trace des hommes qui les occupèrent (silex, fragments de poteries, nécropoles et ossements).
Nous sommes garés sur un parking en face de la Chapelle Notre-Dame de la Pitié.
Les fouilles effectuées en 1982 ont établi que cette chapelle, située dans la plaine de Bagnols en Forêt, a été construite sur les ruines d’une « Villa » Gallo-Romaine, édifiée au début du 1er siècle. Des fragments de poteries de cette époque ainsi qu’une céramique sigillée « Le Gladiateur » datant de l’an 49 ont été découverts à proximité de la chapelle. Ils sont exposés au dépôt de fouilles au premier étage de l’Office de Tourisme. Les archives établissent que la chapelle fut construite en 1560 mais ne permettent pas de reconstruire son histoire avant cette date. Depuis 1729, une procession en l’honneur de Notre Dame s’y tient tous les 15 Août.
Nous voilà partis, il est 09h15. Nous mettons le cap au 160° puis à la première intersection nous prenons à droite en direction de la « Piste de Bayonne ». Une piste que nous allons suivre jusqu’au col du même nom. Petite pause, boisson et déshabillage car il fait déjà bien bon. Petites photos et nous reprenons notre marche. Nous sommes sur le GR51 et nous le resterons une bonne partie de la journée.
Végétation assez variée mais tout de même dominée par des pins. Des pins avec des formes assez particulières comme vous pourrez le voir sur les photos. Pourquoi ces formes ? Je n’en sais rien !!
Le sentier est très agréable et ne présente pas de grosses difficultés. Un ou deux petits raidillons mais très bien abordés par le groupe.
Nous arrivons, après bien des pauses, à la « Forteresse ». L'oppidum de la Forteresse est situé à 380 m d'altitude, orienté Est-Ouest, relié à la vigie de la Gardiette (à L'Est) et à l'oppidum de Bayonne, domine et contrôle le col de la Pierre du Coucou, sur la voie antique reliant Puget-sur-Argens et la vallée de l'Argens avec l'arrière pays et le Haut Pays varois.
Le site a été occupé de la période du Bronze Ancien (donc de 1800 à 750 avant J.C) jusqu'à la fin de l'âge du Fer (50 avant J.C, conquête romaine). Il faisait partie d'un alignement d'oppida qui dominaient la région et contrôlaient une route reliant ce qui allait devenir la Voie Aurélienne aux hauts plateaux de l'intérieur des terres.
Inutile de vous préciser que la vue est superbe. Bagnols en Forêt au premier plan et au loin on peut voir Fayence, Montauroux, l’Audibergue et même notre belle Montagne du Thiey.
Après une bonne pause et avoir bien profité de cette belle vue, nous reprenons le sentier en sens inverse pour retrouver le GR et nous diriger vers les anciennes meulières.
Sur la commune de Bagnols-en-Forêt, il existe trois gisements principaux de taillerie de meules (ou meulières) dont le plus important est celui de la Forteresse. A cet endroit sont éparpillées des dizaines de meules de toutes les dimensions, des excavations qui demeurent les témoins du travail des hommes ayant extrait des roches destinées à animer quelque moulin à huile ou à farine. Les meules étaient extraites de la roche mère de l'Estérel (rhyolite amarante) qui a la particularité d'être très abrasive.
Le début de l'activité remonte au début de l'âge de fer et s'est poursuivie jusqu'au Moyen-âge, interrompue probablement à partir de 1393 (date où toute vie a cessé à Bagnols, suite aux épidémies et aux destructions et pillages de Raymond de Turenne, seigneur de Haute Provence, à qui l'on avait confisqué des terres et qui forma une armée "punitive" qui descendit dans le Sud en passant par Bagnols-en-Forêt) jusqu'en 1477 (date d'arrivée de colons de Pieve di Teco, en Ligurie). Elle a cessé dans le courant du XVIIIème siècle.
Pourquoi tant de meules ont-elles été laissées sur place après des heures de labeur ?
Parce qu'en son cœur, la pierre présentait des fissures qui ne garantissaient pas l'usage de la meule. D'autres se sont brisées lors de leur descente. En effet, les accidents n'étaient pas rares lorsqu'il fallait emprunter le sentier menant au plan de Bagnols pour descendre à bras d'homme des pièces de près d'une tonne.
Comment expliquer que l'exploitation ait si subitement cessé ?
Certains avancent qu'une épidémie de peste au XVIIIème siècle a pu décimer les tailleurs de meules.
Plus probablement, les artisans ont été victimes de la découverte d'autres sites exploitables (à Cap d'Agde par exemple), dans des conditions plus faciles, plus économiques et d'accès plus aisé que ce sentier, à peine muletier, dans lequel ils devaient perdre bon nombre de pierres qu'ils avaient eu si difficulté à tailler ! Dès lors, la concurrence jouant en leur défaveur, la profession a pu s'éteindre rapidement ou les tailleurs s'expatrier.
Nous profiterons de ce lieu et de la belle vue pour poser nos sacs et faire notre pause pique-nique. Après une petite sieste pour certain, nous nous remettons en marche. La descente vers le Col de la Pierre du Coucou est assez raide, la prudence est de rigueur.
Au col, nous mettons cap au Sud sur une piste que nous allons suivre sur une courte distance pour reprendre en sous-bois notre GR51. Il nous faudra bien trois quart d’heure pour atteindre le Col du Petit Roc.
Une dernière étape avant d’attaquer le retour, l’ascension du Pic de la Gardiette.
Nous ne serons que huit à partir à l’assaut de cet oppidum. Sont de la partie : Marc, Arlette, Anne-Marie, Christiane, Jean-Jacques, Jacques, Philippe et moi. Le reste du groupe ayant opté pour la pause étant donné que nous devons faire retour au Col.
Le sentier est assez large au départ puis à mesure de la montée il se resserre pour finalement finir en tout petit tracé parfois à peine visible. La dernière partie est bien raide et nous sommes tous heureux d’arriver au sommet et de découvrir la vue. Nous allons récupérer un peu de nos efforts en admirant le paysage. Dommage que coté mer la vue soit l légèrement voilée. Nous échangerons quelques mots avec un couple déjà en haut puis nous attaquons la descente qui en fait se verra beaucoup plus facile que la montée.
Nous retrouvons le reste du groupe et nous poursuivons plein Nord pour la dernière étape (3kms 700) qui va nous ramener à nos voitures.
Une petite halte dans une ferme et nous y sommes. Pour finir en beauté, il nous reste plus qu’à boire notre petite « mousse ». Ce sera chose faite à une terrasse dans le village de Bagnols en Forêt.
Une bien belle boucle, instructive et très agréable.
Merci à toutes et tous, vous avez été champions du monde. Je vous dis à très bientôt sur les sentiers.
Georges.
Commentaires
-
- 1. Christiane Le 20/03/2014
Rando d'autant plus intéréssante que tu l'as enrichie de commentaires historiques.-
- lesjoyeuxrandonneursvalleroisLe 20/03/2014
Merci Christiane et à bientôt sur les sentiers.
Ajouter un commentaire